Cela fait plusieurs années que je cherchais l’angle pour raconter,au moins partiellement , la vie d’Yves Héloury dans le cadre d’un spectacle musical. Le déclic est venu de «Mozart l’opéra rock» sur lequel j’avais d’abord émis beaucoup de réserves. Après l’avoir vu, je me suis rendu compte que l’on pouvait raconter une histoire ancienne de manière contemporaine et en respectant le sujet.
Il ne m’a pas fallu longtemps pour penser à Saint Yves, personnage du Moyen -âge pourtant très présent dans notre environnement immédiat. En commençant à lire, à chercher tous les documents le concernant et à en discuter avec quelques passionnés, je me suis vite rendu compte de la profondeur et de l’extrême modernité d’Yves Héloury de Kermartin et de son message à la fois intemporel et d’une très grande actualité en ces temps de crise.
Loin du Saint un peu «lisse»que beaucoup de gens pensent connaître, j’ai découvert un Yves révolté, provocateur, éminemment juste mais décalé par rapport à son temps et surtout très proche de nous, sans fard et sans trucage, un homme à la parole directe et franche et aux actes encore dignes de respect et d’admiration, bref assez rock dans son genre…
L’inspiration pour les morceaux m’est venue très vite comme si Yves lui-même était là quelque part à me souffler les solutions; il fallait que ce soit simple, direct, réalisable par des jeunes avec une instrumentation actuelle facile à réunir (Batterie, basse, 2 guitares).
Au risque de choquer quelques traditionalistes j’ai soigneusement évité tout «bretonisme» à part une adaptation contemporaine du célèbre et incontournable «Nan n’eus Ket é Breizh».
Le but était de faire revivre le message de Saint Yves pour les plus jeunes et de leur montrer, que, bien avant les restaus du cur, le sidaction, le téléthon et autres «enfoirés», il y a plus de 7 siècles, un homme de chez nous, Saint Yves Héloury de Kermartin, avait déjà conscience de tout ça et luttait contre les préjugés, pour la justice et l’entente entre les hommes.
Nul doute que ,s’il avait vécu à notre époque, il se serait engagé auprès de l’Abbé Pierre ou de Coluche ou même des nombreuses personnalités qui nous alertent aujourd’hui sur l’état de notre planète, car, respectueux de tout et de tous, Yves était déjà végétarien et adepte du «consommer moins» pour que tout le monde puisse profiter des richesses de ce monde.
Sa parole, en son temps, fut ressentie comme un tremblement de terre par les puissants et comme un espoir par les plus petits. Notre nouveau Pape n’a t-il pas choisi de se nommer François en souvenir de François d’Assise qui n’était bien sûr pas étranger à la démarche de Saint Yves.
Il est temps de redécouvrir le fond de sa pensée et surtout… de la vivre !
Hervé Le Garsmeur